22e dimanche A - 3 septembre 2017 — Diocèse de Blois

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Diocèse de Blois

22e dimanche A - 3 septembre 2017

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1ère lecture : Jr 20, 7-9

Seigneur, tu m’as séduit, et j’ai été séduit ; tu m’as saisi, et tu as réussi. À longueur de journée je suis exposé à la raillerie, tout le monde se moque de moi. Chaque fois que j’ai à dire la parole, je dois crier, je dois proclamer : « Violence et dévastation ! » À longueur de journée, la parole du Seigneur attire sur moi l’insulte et la moquerie. Je me disais : « Je ne penserai plus à lui, je ne parlerai plus en son nom. » Mais elle était comme un feu brûlant dans mon cœur, elle était enfermée dans mes os. Je m’épuisais à la maîtriser, sans y réussir.

 

Commentaire :

Jérémie a eu un ministère très éprouvant : après la prise de Jérusalem par Nabuchodonosor en 597, il constate que les habitants de Jérusalem n’ont pas compris la leçon et pensent que les exilés vont rentrer bientôt. Il leur annonce qu’au contraire, les habitants de Jérusalem vont connaître une nouvelle catastrophe. Elle sera là avec la destruction de la ville et du temple en 587.

Dans l’extrait de ce dimanche, Jérémie s’adresse à Dieu pour lui dire ses difficultés mais aussi la certitude qu’il lui est impossible de ne pas servir la Parole de Dieu.

François Brossier

 

2ème lecture : Rm 12, 1-2

Je vous exhorte, frères, par la tendresse de Dieu, à lui présenter votre corps – votre personne tout entière –, en sacrifice vivant, saint, capable de plaire à Dieu : c’est là, pour vous, la juste manière de lui rendre un culte. Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait.

 

Commentaire :

Paul ouvre ici la partie exhortative de sa lettre. En réponse à l’amour de Dieu manifesté en Jésus Christ, le chrétien est invité à faire l’offrande sa vie à Dieu. Le Christ a inauguré un culte personnel et existentiel qui établit une communion authentique avec Dieu et avec le prochain. Ce culte spirituel conduit à une vie concrète en parfaite conformité à la volonté de Dieu. La réflexion théologique est inséparable de la réflexion éthique.

François Brossier

 

Evangile : Mt 16,21-27

En ce temps-là, Jésus commença à montrer à ses disciples qu’il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué, et le troisième jour ressusciter. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches : « Dieu t’en garde, Seigneur ! cela ne t’arrivera pas. » Mais lui, se retournant, dit à Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une occasion de chute : tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. » Alors Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la gardera. Quel avantage, en effet, un homme aura-t-il à gagner le monde entier, si c’est au prix de sa vie ? Et que pourra-t-il donner en échange de sa vie ? Car le Fils de l’homme va venir avec ses anges dans la gloire de son Père ; alors il rendra à chacun selon sa conduite. »

 

Commentaire :

Pierre a été déclaré « heureux » par Jésus parce que sa profession de foi ne venait pas d’un raisonnement humain mais d’une révélation. Or, tout de suite après, Pierre reprend, comme critère de jugement, la sagesse humaine. Il ne peut admettre que celui qu’il vient de proclamer Christ, Fils de Dieu, puisse être mis à mort par les membres du Sanhédrin. Un Christ crucifié, dit St Paul, c’est une folie pour les grecs et un scandale pour les juifs.

Lorsque Jésus dit qu’il lui faut souffrir, être tué, cela ne veut pas dire que Jésus subit un destin implacable. Cela veut dire que Jésus est prêt à aller jusqu’au bout par fidélité à la mission qu’il a reçue du Père. C’est une nécessité intérieure.

Pierre, par sa réaction toute humaine, devient un obstacle sur la route de Jésus ; il se fait l’instrument de l’esprit du mal : « Passe derrière moi, Satan », lui dit Jésus. Pierre est appelé à reprendre sa place de disciple en suivant Jésus jusqu’au don total de sa vie. Celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perd sa vie à cause de Jésus la gagnera.

François Brossier