Messe chrismale — Diocèse de Blois

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Diocèse de Blois

Messe chrismale

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Dimanche 28 juin à la cathédrale de Blois

C'était une assemblée clairsemée mais priante et chantante qui participait à la messe chrismale du diocèse.

En effet, la pandémie due au coronavirus avait arrêtée toutes célébrations et la messe chrismale, célébrée le mardi de la semaine sainte, avait subie le même sort.
C'est avec grande joie que Mgr Batut présidait cette messe diocésaine de "retrouvailles" avec une trentaine de prêtres, des diacres, et des délégations de paroisses, de mouvements et services.

https://rcf.fr/actualite/messe-chrismale-1

 

Homélie de Mgr Batut.

"Après les semaines étranges que nous avons vécues, marquées par le confinement et ses suites, nous vivons une Messe chrismale étrange elle aussi : une Messe chrismale célébrée un 28 juin et dissociée de la Semaine Sainte où elle devrait trouver sa place. Elle est comme un noyau séparé du fruit qui l’entoure – avec aussi toute l’espérance dont reste porteur le noyau planté en terre.

Mais cette étrangeté peut sans doute nous aider à redécouvrir le sens profond de la Messe chrismale. Cette célébration unique dans le cycle liturgique n’est jamais transférable, sauf circonstances tout à fait exceptionnelles comme cette année. Mais précisément, comment se fait-il qu’elle ne soit pas transférable ? Quel est son lien avec cette Semaine Sainte au centre de laquelle on est tenu de la célébrer ?

Précisons : non seulement la Messe chrismale est célébrée normalement au cœur de la Semaine Sainte, mais elle est célébrée le matin du Jeudi Saint, même si une certaine souplesse est admise pour des raisons pratiques, comme dans notre diocèse où nous avons coutume de l’anticiper au mardi.

Le Jeudi Saint : jour de l’instauration de l’eucharistie et du sacerdoce apostolique. Le Jeudi Saint : journée-source pour notre foi, car c’est du Jeudi Saint que tout provient – et le Vendredi Saint, et la résurrection elle-même, ainsi que l’envoi de l’Esprit. Sans le Jeudi Saint, rien n’aurait été possible, car c’est le moment où Jésus, librement, enclenche tout le processus de notre salut. C’est l’heure d’une décision irrévocable, à ce point irrévocable que Jésus peut déjà, par anticipation, donner à ceux qui sont là son Corps livré et son Sang versé en nourriture et en breuvage. Il partage déjà à ses amis le fruit de ce qu’il n’a pas encore fait, et cela n’est possible que parce qu’il a déjà décidé de livrer son Corps et de verser son Sang (« ma vie, personne ne la prend, mais c’est moi qui la donne »). Il ne reviendra pas en arrière, malgré le douloureux débat intérieur de Gethsémani. Le fruit partagé, c’est bien sûr l’eucharistie, mais pas seulement l’eucharistie : car les disciples de Jésus eux-mêmes font partie de ce fruit. Ils sont eux-mêmes devenus un élément inséparable de ce qu’ils partagent. Nous le savons bien : l’Évangile ne peut être partagé si celui ou celle qui le partage n’y engage pas sa vie.

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