Chronique du 16 juin 2017 — Diocèse de Blois

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Chronique du 16 juin 2017

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LE BACCALAURÉAT ET LA SÉLECTION

Au mois de juin, il est de tradition de reparler du baccalauréat, le bac si vous préférez. Je lis dans mon journal habituel que plus de 700 000 candidats se présenteront cette année, que le plus jeune a 13 ans et le plus âgé 74 (avis aux amateurs). Et aussi que le coût de cet examen pour la collectivité est très élevé : on parlait de 57 millions d’euros, mais si l’on prend en compte les cours supprimés dans les centres d’examen (pour la plus grande joie de ceux qui ne passent pas le bac), il paraît qu’on arrive à un milliard et demi. D’où toute une série de suggestions pour supprimer les coûts sans supprimer l’épreuve, ou, plus ingénieux encore, pour supprimer l’épreuve sans l’avouer vraiment – par exemple en la remplaçant par un contrôle continu pendant l’année scolaire pour s’assurer que les élèves maîtrisent les fondamentaux, ou, comme on préfère dire, les « prérequis » pour passer dans le supérieur.

Mais déjà, l’un des principaux syndicats d’étudiants dénonce les fameux « prérequis » comme « une sélection qui ne dit pas son nom », tandis que d’autres, à l’opposé, font remarquer qu’il y a paradoxalement trop de bacheliers en France, avec des taux de réussite qui dépassent les 90%.

Voilà, semble-t-il, où le bât blesse. Le bac, comme tout examen, est fait pour sélectionner. Mais comme l’allergie à la sélection est dans l’air du temps, on s’arrange pour que presque tout le monde l’ait et on publie chaque année des bulletins de victoire qui vantent l’augmentation continue des pourcentages de réussite. Du coup, le bac ne sert plus à rien qu’à dépenser des sommes faramineuses et à nourrir des illusions chez des jeunes qui s’imagineront pouvoir faire des études universitaires – il ne faut pas oublier que 40% des étudiants décrochent avant la fin du premier trimestre à l’université.

On peut s’étonner que la compétition soit si valorisée dans le domaine sportif par exemple, et à ce point dénigrée comme inégalitaire dans d’autres domaines autrement utiles à un pays que le sport, même si la noblesse du sport n’est plus à démontrer. Le fond du problème n’est peut-être pas le maintien ou la suppression du bac, mais la question de savoir si on peut aider les jeunes à se construire sans une vraie culture de l’exigence.

 

 

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