Chronique du 24 novembre 2017 — Diocèse de Blois

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Chronique du 24 novembre 2017

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LA LIBERTÉ D’UN ÉVÊQUE

Il n’est facile pour personne d’être libre, et pas davantage pour un évêque. Il faut d’abord être libre à l’égard de ses péchés et de ses défauts : ce n’est pas une petite affaire, et ce n’est jamais acquis. Il faut être libre à l’égard du qu’en-dira-t-on, mais tout en veillant à tenir compte de tout le monde et à ne blesser personne : si le mensonge rend esclave et si la vérité libère, la vérité doit être dite à bon escient, au bon moment et dans les formes qui lui permettront d’être reçue. Et j’en passe !

Un évêque a aussi des atouts. Par exemple, à la différence des politiques, il n’a pas à se préoccuper de sa réélection, ce qui lui laisse pas mal de temps libre pour faire ce qu’il a à faire. Le premier à jouir de cette liberté, puisqu’il sera mort (ou peut-être retiré) quand on élira son successeur, est l’évêque de Rome. C’est un métier de chien, me direz-vous, et je n’en disconviendrai pas, mais au moins c’est un métier qui laisse une marge au franc-parler, et chacun sait que notre Pape actuel n’en manque pas.

Mais l’atout majeur, que l’évêque possède en commun avec tous les baptisés, c’est de pouvoir toujours puiser au trésor de la Parole de Dieu pour y trouver la vraie liberté de penser, de parler et d’agir. À cet égard, je trouve que les propos du cardinal Vingt-Trois recueillis cette semaine dans Famille chrétienne sont exemplaires. On lui demande s’il comprend que les familles catholiques soient préoccupées de sauver leurs enfants des assauts du monde. Il répond : « c’est une illusion de croire qu’on peut embarquer sur le dernier canot de sauvetage et laisser le Titanic derrière soi. » On l’interroge sur la doctrine morale, que certains croient mise à mal par le dernier synode et l’accent mis sur le chemin de conversion. Il répond : « si on pose qu’il n’y a pas de chemin de conversion, ce n’est pas la peine de faire de la pastorale : il suffit de mettre une pancarte sur la porte ! » On lui demande ce dont il est le plus heureux. Il répond : « avoir donné ma vie au Christ ».

Les gens vraiment libres se reconnaissent à ceci : en les écoutant ou en les lisant, on éprouve quelque chose de la satisfaction du plongeur lorsque, remontant à la surface, il aspire l’air à pleins poumons. C’est précieux, vous ne trouvez pas ?

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