La réflexion entravée par les Lobbies ? — Diocèse de Blois

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La réflexion entravée par les Lobbies ?

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Chronique de Mgr Batut du 2 mars 2018

LA RÉFLEXION ENTRAVÉE PAR LES LOBBIES ?

On peut se demander pourquoi 156 de nos députés, qui ont pourtant mille autres sujets plus urgents à traiter, ont éprouvé soudain le besoin irrépressible de signer une tribune demandant dans les plus brefs délais la légalisation du suicide assisté. Il faudrait être bien naïf pour ne pas voir que cette initiative, censée selon Jean-Louis Touraine « permettre aux gens de réfléchir », prépare l’étape suivante, à savoir le dépôt d’un texte pour contraindre le gouvernement à légiférer – et on devine dans quel sens.

Cette soudaine précipitation à exiger une transgression majeure des principes sur lesquels repose notre société porte l’empreinte évidente de la pression des lobbies. « Les États généraux de la bioéthique ne suscitent pas seulement un débat populaire, la bataille se joue aussi et surtout en coulisses », déclarait le 22 février le magazine La Vie. Le mot « seulement » est aussi faux que gentillet : le « débat populaire » est escamoté, et la vraie réalité est celle de groupes de pression déterminés à arriver à leurs fins en se moquant bien des invitations à la réflexion. Pour eux, l’affaire est déjà entendue.

Certes, le lobbying n’est pas en soi quelque chose d’immoral – il existe d’ailleurs des lobbies catholiques ! Mais il devient pervers s’il court-circuite la réflexion approfondie que semblait souhaiter le Président de la République dans son souci de ne pas « hystériser » le débat. Si les lobbies donnent d’avance les réponses auxquelles les États généraux de la bioéthique sont censés réfléchir, ces États généraux ne sont plus qu’un rideau de fumée.

En 2013, pour payer sa dette au financeur de sa campagne Pierre Bergé, et pour s’offrir une loi qui satisferait les lobbies sans coûter un centime à l’État, le président Hollande lançait le « mariage pour tous ». Du moins le gouvernement de l’époque ne s’était-il pas donné la peine de faire mine d’instaurer un débat public : il avançait à la hussarde, surpris de la force d’opposition qu’il rencontrait dans la rue, mais trouvant vite la parade en faisant taxer d’« homophobes » ceux qui s’opposaient à la dénaturation de l’institution du mariage. On pensait pouvoir compter en 2018 sur une vraie réflexion citoyenne. Pour ma part, je continue à espérer qu’elle pourra aller jusqu’au bout et qu’elle ne sera pas étouffée par les lobbies.

Alors, que faut-il faire ? Venir réfléchir et débattre : c’est à Blois, le 14 mars à 20 heures… au cinéma Les Lobis – ce nom est amusant, vous ne trouvez pas ?

 

 

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