De jeunes héros — Diocèse de Blois

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De jeunes héros

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Chronique du 1er juin 2018

Le temps qui suit Pâques et qui précède les vacances d’été est le temps béni des confirmations. C’est une des grandes joies du ministère de l’évêque que de transmettre l’Esprit Saint à de nombreux jeunes et adultes.

Une autre joie, avant la célébration, est de recevoir les lettres que m’écrivent les confirmands et auxquelles je m’efforce de répondre toujours personnellement. En effet, ce n’est pas un acte anodin pour un adolescent que d’écrire une lettre dans laquelle il livre beaucoup de lui-même : il a donc droit à une réponse.

Si la lecture de ces lettres est une joie, ce n’est pas cependant une joie sans mélange. Beaucoup de jeunes m’y confient des choses qui révèlent à quel point les inconséquences et les fautes des adultes pèsent lourdement sur leur vie. Nombreuses sont les lettres qui parlent d’infidélités, de conflits, de séparations, de ruptures : « Maman dit qu’elle nous aime et qu’elle aime papa, mais elle passe ses week-ends avec un autre monsieur » ; « mes parents sont en train de se séparer » ; « mes parents sont divorcés, je vis chez ma mère, il ne faut pas que mon père sache que je vais être confirmé ». Etc.

Comme on le voit, aux drames familiaux viennent souvent s’ajouter les inconséquences de nombreux parents pour ce qui touche à l’éducation chrétienne de leurs enfants. « Mes parents m’ont dit oui quand j’ai demandé à me préparer à la confirmation, mais à condition que j’arrête tout après » ; « j’aimerais bien aller à la messe le dimanche, mais personne n’y va chez moi ». Ce qui est demandé aux jeunes pour vivre leur vie chrétienne confine parfois à l’héroïsme. Et il y a des héros parmi eux ! Il faut parfois de l’héroïsme pour concrétiser son désir de suivre le Christ, c’est-à-dire de devenir saint : la génération actuelle des confirmands en donne souvent l’exemple.

Une question se pose cependant : avons-nous le droit d’exiger des jeunes qu’ils soient des héros ? Avons-nous le droit de leur dire que Dieu les aime, tout en les empêchant de l’aimer en retour ? L’Église n’est pas là pour fabriquer des héros, sa mission est d’engendrer des saints.