23 Septembre 2018 — Paroisse Blois Rive Droite

23 Septembre 2018

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25° diamnche du temps ordinaire, Année B

I. Jésus enseigne

Jésus, comme les maîtres de l’antiquité, enseigne en marchant. Aristote enseignait au Lycée d'Athènes en marchant avec ses élèves. Jésus ne contraint pas ses disciples à un enseignent intensif. Il n’est pas un maître captatif. Au contraire, il leur laisse le temps de parler entre eux. Peut-être est-il au même moment en entretien, en aparté, avec quelqu’un d’autre…

St Marc résume en trois phases l’enseignement du Maître.

Le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes,
Ils le tueront
Et il ressuscitera au troisième jour.

Nul en peut dire combien de temps a duré l’explication de chacun de ces chapitres.

 

II. Les disciples ne comprennent pas

Les disciples ne comprennent pas. St Marc est proche de St Pierre, et il est vrai que St Pierre n’est pas un champion de la compréhension rapide. Nous n’aurions pas fait mieux.

Donc Jésus s’enquiert de leur discussion en chemin. « Qui est le plus grand ? » Cette question est un peu puérile… On se la pose dans toutes les cours de récréation… Mais elle est pour les adultes aussi. Tous les 5 ans, on compte pour savoir qui aura le plus de voix… Question primitive, et pourtant bien actuelle…

Alors que Jésus leur a enseigné qu’il faut passer par la souffrance pour aller vers la gloire, les disciples choisissent un chemin plus court : aller à la gloire directement, sans la croix. Pourtant, se mettre à la suite du Christ, c’est imiter le Christ.

 

III. Alors Jésus prend un exemple

Puisque les disciples ne comprennent pas, Jésus passe à l’action. Il s’abaisse. « Il s’assoie ». Il prend un enfant. On sait tout le peu de considération que l’antiquité réservait aux enfants. Cet enfant est mis au centre.

« Celui qui accueille un enfant en mon nom, c’est moi qu’il accueille ». Ce transfert est le propre de l’ambassade. Quand un souverain ne peut se rendre chez son voisin, il envoie un ambassadeur qui, au sein de la cour, aura le rang de souverain étranger. Jésus déclare donc que les enfants sont ses ambassadeurs.

Le P. Jean Boulay, prêtre à Vendôme et Montoire, disait : « Quand j’entre dans une salle de classe, c’est un peu comme si j’entre dans une chapelle. Les enfants sont sacramentellement la présence du Christ, selon l’enseignement de Jésus ». Quand nous entrons dans une église, nous cherchons d’abord le saint sacrement, le tabernacle. Être avec des enfants revient à être en présence de Jésus Christ.

Il y a ce détail que seul remarque saint Marc : « Jésus embrasse l’enfant ». C’est un geste d’affection. Pour être le plus grand, il faut souvent se montrer sans cœur. Au contraire, Jésus montre son cœur, son affection pour ce gosse. Avant de se rêver surhomme, il faut devenir un homme. Seigneur, enlève mon cœur de pierre, et mets en moi un cœur de chair. Comme les enfants, nous avons à nous accueillir les uns les autres pour accueillir le Christ.

 

Un homme m’a demandé ce matin :

Que faut-il faire pour devenir parrain ? (Il vient d’être choisi pour être le parrain de son neveu).
Rien de spécial, sinon peut-être venir à la formation au baptême pour les parents.
Est-ce que mon filleul pourra être l’enfant dont parle Jésus ? Car des enfants, soit on les faits soi-même, soit on a ceux des autres. Et moi, je n’ai pas fait d’enfant…

 

IIII. Pour La Chaussée-Saint Victor

Excusez-moi de venir si peu souvent chez vous. Comme un jardinier, je devrai venir tous les jours. Or, vous constatez que ce n’est pas possible. Nous formons avec la cathédrale une seule paroisse. Pourtant, il y a deux messes le dimanche matin. Il y a donc de fait deux communautés paroissiales distinctes qui coexistent dans la même paroisse. La méthode pour faire un, ce n’est pas que le plus gros absorbe le plus petit. Ce n’est un avantage pour personne que la communauté de La Chaussée-Saint Victor disparaisse. Au contraire, il faut qu’elle vive et se développe. L’Église Corps du Christ en sera enrichie.

C’est une faiblesse que de ne pas avoir de curé résident. Or, cette faiblesse est peut-être aussi une chance. On remarque que les paroisses sans curé résident sont parfois plus dynamiques que les paroisses avec curé résident. C’est peut-être dû au fait que les paroissiens réalisent qu’ils ne peuvent pas s’appuyer sur personne d’autre que sur eux-mêmes. Jésus n’a pas envoyé que des curés en mission, mais chacun de nous. Si on se repose sur con curé, cela fait autant de missionnaires en moins. Et le curé sera épuisé. Donc n’hésitons pas à prendre des initiatives pour la mission… Que la communauté paroissiale de La Chaussée-Saint Victor grandisse pour qu’elle puisse devenir une paroisse avec Blois-Centre !

Amen !

S.N.