2 septembre 2018 — Paroisse Blois Rive Droite

2 septembre 2018

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22° dimanche du temps ordinaire, année B

I. À l’époque

À l’époque où l’évangile de Marc a été rédigé, comme nous le révèle le livre des Actes des apôtres, une question faisait débat au sein des communautés chrétiennes : comment accueillir les païens qui voulaient devenir chrétiens ?

Au début de l’Église la question ne se posait pas puisque tous les disciples étaient juifs. Un point en particulier faisait difficulté : pour les juifs habitués aux règles de pureté très strictes, le seul fait de fréquenter la table d’un païen rendait impur. Dès lors, pouvait-on partager l’Eucharistie avec des chrétiens d’origine païenne ?

La réponse est apportée dans l’évangile de Marc que nous venons de lire. Ce chapitre est placé entre deux récits de multiplication des pains : l’un qui se passe sur la rive juive du lac de Tibériade, l’autre sur la rive païenne. Qu’est-ce qui pourrait empêcher que ces deux repas se rejoignent ? N’est-ce pas justement les règles de pureté ?

Jésus est très clair sur ce point : ce n’est pas ce qui rentre dans l’homme qui le rend impur, c’est ce qui sort de lui : inconduites, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure. 

Donc chrétiens d’origine juive et chrétiens d’origine païenne doivent se rejoindre à la même table.

Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur.

Remarquez que cette abolition de frontières devrait être aussi le cas avec nos cousins musulmans qui ont réintroduit une sorte de séparation avec l’interdit et le permis, le haram et le halal. Comme eux aussi vénèrent Jésus, comme un prophète, ils pourraient aussi se mettre à l’écoute de sa sagesse.

II. aujourd’hui…

Ce problème en tant que tel ne se pose plus dans nos communautés chrétiennes. Mais ce qui reste vrai pour notre temps, c’est l’appel de Jésus à la pureté du cœur.

Je peux plonger la main dans la bénitier en entrant dans l’église, me frapper la poitrine au « Je confesse à Dieu », faire la génuflexion avant de communier, tout cela devient hypocrisie si, dans le même temps, je crée la zizanie autour de moi par mes propos fielleux, si je suis malhonnête en affaire, si je mets les autres en péril par une vitesse excessive sur la route ou en état d’ivresse, si je refuse tout geste d’entraide pour les migrants et autres exclus de la société, si je me permets de juger les autres et de propager des critiques autant gratuites que lâches derrière leur dos.

Certes l’Eucharistie n’est pas réservée aux gens parfaits mais elle ne peut pas être considérée comme un rite coupé de la vie concrète.

L’Eucharistie appelle à une conversion où chacun s’efforce de mettre son cœur en accord avec Dieu en communion avec tous ses frères et sœurs qui partagent le même repas.

 

III. Mais encore…

Ce repas, nous le partageons avec les chrétiens du monde entier, avec l’Église entière. Les attaques qu’elle a reçu cet été furent nombreux. De l’extérieur, comme de l’intérieur, comme aurait dit le pape Benoît XVI.

À notre niveau, ceci doit nous stimuler à nous convertir de plus en plus chaque jour, avec humilité et miséricorde. Nous sommes attendus pour témoigner de notre foi pour répondre aux slogans et aux injures. La cohérence de notre Église passe par la cohérence de notre vie et de notre foi. Là-dessus, les textes de ce jour sont réconfortants :

Moïse : Et quelle est la grande nation dont les décrets et les ordonnances soient aussi justes que toute cette Loi que je vous donne aujourd’hui ?

Nous pouvons l’entendre de ce que nous offre l’Église en matière de foi. Tout y est bon, tout est à prendre, avec intelligence et confiance.

Saint Jacques : Devant Dieu notre Père, un comportement religieux pur et sans souillure, c’est de visiter les orphelins et les veuves dans leur détresse, et de se garder sans tache au milieu du monde

Voici un résumé saisissant du comportement chrétien comme la Bible aime nous en donner parfois au détour d’un verset. À nous aussi d’imaginer en quelques mots c que pourraient être un effort de conversion pour la semaine à venir, pour la plus grande gloire de Dieu. Ame

S.N.