6ème dimanche B - 11 février 2018 — Diocèse de Blois

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6ème dimanche B - 11 février 2018

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1ère lecture : Lv 13, 1-2.45-46

Le Seigneur parla à Moïse et à son frère Aaron, et leur dit : « Quand un homme aura sur la peau une tumeur, une inflammation ou une pustule, qui soit une tache de lèpre, on l’amènera au prêtre Aaron ou à l’un des prêtres ses fils. Le lépreux atteint d’une tache portera des vêtements déchirés et les cheveux en désordre, il se couvrira le haut du visage jusqu’aux lèvres, et il criera : “Impur ! Impur !” Tant qu’il gardera cette tache, il sera vraiment impur. C’est pourquoi il habitera à l’écart, son habitation sera hors du camp. »

Commentaire :

Ce passage du livre du Lévitique date de la période du retour de l’Exil. Le souci de pureté rituelle pour participer au culte du Temple a conduit les prêtres à exclure de la communauté toute personne qui présentait des risques de contamination. En passant outre à cette loi, Jésus montera qu’il est venu accueillir et sauver tous les hommes sans exception.

François Brossier

 

2ème lecture : 1 Co 10, 31-33 ; 11, 1

Frères, tout ce que vous faites : manger, boire, ou toute autre action, faites-le pour la gloire de Dieu. Ne soyez un obstacle pour personne, ni pour les Juifs, ni pour les païens, ni pour l’Église de Dieu. Ainsi, moi-même, en toute circonstance, je tâche de m’adapter à tout le monde, sans chercher mon intérêt personnel, mais celui de la multitude des hommes, pour qu’ils soient sauvés. Imitez-moi, comme moi aussi j’imite le Christ.

François Brossier

Commentaire :

En 1 Co 10,23-24 Paul dit : « Tout est en notre pouvoir », dit-on, mais tout n’est pas valable. Tout est en notre pouvoir, certes, mais tout n’est pas constructif. Que personne ne cherche son propre intérêt, mais celui d’autrui. » On pourrait traduire aussi : « Tout est permis, mais tout ne convient pas. »

Paul prend comme exemple la nourriture offerte aux idoles et qui était en vente dans les boutiques qui jouxtaient le temple. On peut manger cette nourriture puisque les idoles n’existent pas mais si celui qui voit un chrétien manger de cette nourriture croit que ce chrétien va ainsi communier aux idoles, il faut s’abstenir de façon à ne pas devenir un obstacle sur le chemin de l’adhésion à Jésus-Christ. Ne pas chercher son intérêt personnel, c’est accepter de ne pas faire ce qui est en mon pouvoir s’il blesse ou choque ceux qui me voient vivre. Je suis libre de tout sauf de manquer à la charité.

François Brossier

 

Evangile : Mc 1/40-45

En ce temps-là, un lépreux vint auprès de Jésus ; il le supplia et, tombant à ses genoux, lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier. » Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. » À l’instant même, la lèpre le quitta et il fut purifié. Avec fermeté, Jésus le renvoya aussitôt en lui disant : « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre, et donne pour ta purification ce que Moïse a prescrit dans la Loi : cela sera pour les gens un témoignage. » Une fois parti, cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville, mais restait à l’écart, dans des endroits déserts. De partout cependant on venait à lui.

 

Commentaire :

Apparemment, il s’agit seulement d’un récit de guérison. En fait l’évangéliste s’attache surtout à montrer ce que Jésus est venu apporter à l’humanité paralysée par la lèpre du péché. La lèpre a en effet un fort pouvoir symbolique puisque cette maladie conduisait à l’exclusion de la société. Le récit a donc beaucoup de caractéristiques des exorcismes. Certains manuscrits écrivent « irrité » à la place de « pris de pitié ». Jésus n’est pas irrité par le malade mais bien par l’esprit du mal qui asservit l’homme comme la lèpre le détruit. C’est pourquoi Jésus parle de purification et chasse (ou renvoie) non pas le malade guéri mais le mal qui est en lui. Jésus impose toujours le silence aux esprits mauvais ; c’est le cas dans notre texte. L’ordre de silence n’étant pas exécuté, Jésus ne peut plus entrer ouvertement dans une ville. Autrement dit, lui qui a touché le lépreux, se trouve dans la même situation d’exclu. Mais c’est alors qu’on vient à lui de toute part.

Comment ne pas y voir l’anticipation de la Passion ? On croyait Jésus exclu à tout jamais lui qui était mort de façon ignominieuse aux portes de Jérusalem. Mais ressuscité, il attirera à lui toute l’humanité pour lui faire partager sa propre vie.

François Brossier