32e dimanche B - 11 novembre 2018 — Diocèse de Blois

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32e dimanche B - 11 novembre 2018

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32ème Dimanche B

1ère lecture : 1R 18,10-26

Le prophète Élie partit pour Sarepta, et il parvint à l’entrée de la ville. Une veuve ramassait du bois ; il l’appela et lui dit : « Veux-tu me puiser, avec ta cruche, un peu d’eau pour que je boive ? » Elle alla en puiser. Il lui dit encore : « Apporte-moi aussi un morceau de pain. » Elle répondit : « Je le jure par la vie du Seigneur ton Dieu : je n’ai pas de pain. J’ai seulement, dans une jarre, une poignée de farine, et un peu d’huile dans un vase. Je ramasse deux morceaux de bois, je rentre préparer pour moi et pour mon fils ce qui nous reste. Nous le mangerons, et puis nous mourrons. » Élie lui dit alors : « N’aie pas peur, va, fais ce que tu as dit. Mais d’abord cuis-moi une petite galette et apporte-la moi ; ensuite tu en feras pour toi et ton fils. Car ainsi parle le Seigneur, Dieu d’Israël : Jarre de farine point ne s’épuisera, vase d’huile point ne se videra, jusqu’au jour où le Seigneur donnera la pluie pour arroser la terre. » La femme alla faire ce qu’Élie lui avait demandé, et pendant longtemps, le prophète, elle-même et son fils eurent à manger. Et la jarre de farine ne s’épuisa pas, et le vase d’huile ne se vida pas, ainsi que le Seigneur l’avait annoncé par l’intermédiaire d’Élie.

2ème lecture : He 9,24-28

Car le Christ n’est pas entré dans un sanctuaire fait de main d’homme, figure du sanctuaire véritable ; il est entré dans le ciel même, afin de se tenir maintenant pour nous devant la face de Dieu. Il n’a pas à s’offrir lui-même plusieurs fois, comme le grand prêtre qui, tous les ans, entrait dans le sanctuaire en offrant un sang qui n’était pas le sien ; car alors, le Christ aurait dû plusieurs fois souffrir la Passion depuis la fondation du monde. Mais en fait, c’est une fois pour toutes, à la fin des temps, qu’il s’est manifesté pour détruire le péché par son sacrifice. Et, comme le sort des hommes est de mourir une seule fois et puis d’être jugés, ainsi le Christ s’est-il offert une seule fois pour enlever les péchés de la multitude ; il apparaîtra une seconde fois, non plus à cause du péché, mais pour le salut de ceux qui l’attendent.

Evangile : Mc 12,38-44

« Cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres » (Mc 12, 38-44)

Alléluia. Alléluia. Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux ! Alléluia. (Mt 5, 3)

En ce temps-là, dans son enseignement, Jésus disait aux foules : « Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à se promener en vêtements d’apparat et qui aiment les salutations sur les places publiques, les sièges d’honneur dans les synagogues, et les places d’honneur dans les dîners. Ils dévorent les biens des veuves et, pour l’apparence, ils font de longues prières : ils seront d’autant plus sévèrement jugés. » Jésus s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait comment la foule y mettait de l’argent. Beaucoup de riches y mettaient de grosses sommes. Une pauvre veuve s’avança et mit deux petites pièces de monnaie. Jésus appela ses disciples et leur déclara : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres. Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. »

Commentaire

Dans l’évangile de ce jour, Jésus se situe directement dans la ligne des prophètes et particulièrement d’Elie et la veuve de Sarepta dans le premier livre des rois. La Torah (la Loi) enseigne qu’il y a trois catégories de personnes qu’il convient particulièrement de protéger : la veuve, l’orphelin et l’émigré. Les deux parties de cet évangile vont ensemble pour opérer un contraste entre les scribes, gardiens de la Torah, et la pauvre veuve qui devrait bénéficier de la bonne observation de la Torah.

Celle qui respecte la Loi, au mépris même de sa vie, est bien celle qui devrait être assistée, aidée, aimée par ceux-là même qui se désignent aux yeux de tous comme les gardiens de la Loi et de bons pratiquants. Et il ne s’agit pas là d’une lecture spirituelle de la Loi mais bien d’une règle écrite et répétée de nombreuses fois dans la Torah, rappelée par les prophètes durant leur prédication, des paroles lues et commentées dans la synagogue. C’est d’ailleurs le même paradoxe avec Elie, lui l’homme de Dieu devrait prendre soin de la veuve suivant la Loi et c’est l’inverse qui se produit, le prophète se retrouve enseigné par la veuve de Sarepta.

Les paroles de Jésus sont dures et violentes à l’encontre des scribes, mais peut-être moins dures et violentes que l’attitude des scribes qui dans leur bonne conscience, leur respect scrupuleux des règles et des prières, ne se rendent pas compte de leur injustice et de leur non-respect de la Loi. Jésus ne fait pas l’apologie de la pauvreté, ni ne donne un cours contre la richesse, il appelle au respect de la Loi et de la Parole de Dieu : que la veuve et l’orphelin aient de quoi vivre dignement et que l’émigré soit accueilli et aimé. Il cherche à ouvrir nos yeux sur le fait que l’on peut se sentir un bon croyant, alors même que l’on ne respecte pas la Loi en ne prenant pas même conscience que la situation de la pauvre veuve est une violation de la Loi. Combien de pauvres veuves croisons-nous dans notre vie ? Jésus doit faire voir cela à ses disciples qui n’ont rien vu, il nous le dit en ce dimanche, entendons-nous ce qu’il nous dit ?

Damien Stampers