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Au menu du carême : la prière

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Pour le jeudi de la première semaine de carême, la liturgie de la Parole nous proposait un plat unique: la prière.

Pour le jeudi de la première semaine de carême, la liturgie de la Parole nous proposait un plat unique: la prière. D'abord au livre d'Esther, au chapitre quatre, et dans l'évangile de Matthieu (7, 7-12),sans oublier le psaume 137 pour accompagner. Comment des textes aussi anciens peuvent-ils encore nous nourrir aujourd'hui? C'est sans doute «le secret du chef» ! Alors dégustons sans modération.

            La prière d'une exilée juive, chez les païens. La reine Esther, juive, est devenue la femme du roi perse Assuérus. Comment éviter que le peuple juif ne soit exterminé par les Perses? «Esther chercha refuge auprès du Seigneur, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob...Viens à mon secours car je suis seule, et je n'ai pas d'autre défenseur que toi, Seigneur...Aide-moi car je suis solitaire et je n'ai que toi, Seigneur mon Dieu. Maintenant, viens me secourir...»

            J'aime Esther parce que sa prière part des événements de sa vie. Elle prie avec son quotidien, avec ses soucis et ses inquiétudes, ses angoisses et ses peurs. Elle ne prie pas que pour elle mais pour tout le peuple juif, exilé comme elle. Ce jour-là, Esther ne prie pas avec des mots venus d'ailleurs, puisés dans un livre, aussi utile soit-il parfois.

            Pendant ce carême, de quoi est faite ma prière ? Est-ce que je me contente de prières toutes faites: Notre Père, Je vous salue Marie, etc. Ou est-ce que ma vie de tous les jours est le terreau de ma vie de prière? Et si, un soir de ce carême, je parlais à Dieu, avec Dieu, comme Moïse parlait à Dieu, comme un ami parle à son ami? Ma prière, sortie non d'un livre ou de la prière d'un autre, mais ma prière «fait maison», avec mes mots à moi, à partir des événements de mon quotidien, quels qu'ils soient, joyeux ou douloureux. Comme Esther qui priait aussi pour son peuple, est-ce que je prie avec les événements du monde et de l'Église quels qu'ils soient, heureux ou douloureux ?

            «Demandez, on vous donnera» (Mt 7, 1). La prière de demande n'a pas toujours bonne presse, car nous n'aimons pas souvent demander. Car demander c'est reconnaître qu'il y a un manque quelque part et que nous avons besoin d'un autre pour combler ce manque. Nous n'aimons pas dépendre des autres, nous voudrions souvent nous passer des autres, et même de Dieu. C'est le péché depuis les origines. Demander cela suppose de la simplicité, de l'humilité et en retour un petit merci et de la reconnaissance. Mais Dieu n'est pas un distributeur automatique de grâces. Certains croyants ne veulent plus s'adresser à Dieu parce qu'ils n'ont pas eu ce qu'ils demandaient! Alors ils vont voir ailleurs, au guichet d'à côté ou ils n'adressent plus la parole à ce Dieu indifférent, lointain,qui ne les écoute pas. 

            Matthieu parle de demander «de bonnes choses»,Luc de «demander l'Esprit saint»,c'est sans doute la qualité supérieure de la prière! Ce qui est sûr c'est que le Dieu de Jésus-Christ veut notre bien et notre bonheur. Il ne nous donnera jamais des cadeaux périmés et inutilisables.

            Et si pendant ce carême, nous lui demandions, tous les jours, son Esprit saint? Esprit d'amour et de paix, Esprit de fidélité et de pardon, Esprit de justice et de vérité, Esprit de confiance et d'espérance! C'est sûr, c'est promis, il vous le donnera. Mais encore faut-il le lui demander!

 

Pierre Masson

Esther