4ème dimanche de l'Avent A - 18 décembre 2022 — Diocèse de Blois

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4ème dimanche de l'Avent A - 18 décembre 2022

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Première lecture (Is 7, 10-16)

En ces jours-là, le Seigneur parla ainsi au roi Acaz : « Demande pour toi un signe de la part du Seigneur ton Dieu, au fond du séjour des morts ou sur les sommets, là-haut. » Acaz répondit : « Non, je n’en demanderai pas, je ne mettrai pas le Seigneur à l’épreuve. » Isaïe dit alors : « Écoutez, maison de David ! Il ne vous suffit donc pas de fatiguer les hommes : il faut encore que vous fatiguiez mon Dieu ! C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la vierge est enceinte, elle enfantera un fils, qu’elle appellera Emmanuel (c’est-à-dire : Dieu-avec-nous). De crème et de miel il se nourrira, jusqu’à ce qu’il sache rejeter le mal et choisir le bien. Avant que cet enfant sache rejeter le mal et choisir le bien, la terre dont les deux rois te font trembler sera laissée à l’abandon. »

– Parole du Seigneur. 

 

Psaume (Ps 23 (24), 1-2, 3-4ab, 5-6)

Au Seigneur, le monde et sa richesse, la terre et tous ses habitants ! C’est lui qui l’a fondée sur les mers et la garde inébranlable sur les flots. Qui peut gravir la montagne du Seigneur et se tenir dans le lieu saint ? L’homme au cœur pur, aux mains innocentes, qui ne livre pas son âme aux idoles. Il obtient, du Seigneur, la bénédiction, et de Dieu son Sauveur, la justice. Voici le peuple de ceux qui le cherchent ! Voici Jacob qui recherche ta face ! 

 

Deuxième lecture (Rm 1, 1-7)

Paul, serviteur du Christ Jésus, appelé à être Apôtre, mis à part pour l’Évangile de Dieu, à tous les bien-aimés de Dieu qui sont à Rome. Cet Évangile, que Dieu avait promis d’avance par ses prophètes dans les saintes Écritures, concerne son Fils qui, selon la chair, est né de la descendance de David et, selon l’Esprit de sainteté, a été établi dans sa puissance de Fils de Dieu par sa résurrection d’entre les morts, lui, Jésus Christ, notre Seigneur. Pour que son nom soit reconnu, nous avons reçu par lui grâce et mission d’Apôtre, afin d’amener à l’obéissance de la foi toutes les nations païennes, dont vous faites partie, vous aussi que Jésus Christ a appelés. À vous qui êtes appelés à être saints, la grâce et la paix de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ.

– Parole du Seigneur. 

 

Évangile (Mt 1, 18-24)

Voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret. Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ». Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse. – Acclamons la Parole de Dieu. 

 

Dieu, toujours avec nous.

 

« Paul, mis à part pour annoncer l’Evangile de Dieu. Cet Evangile concerne son Fils, qui selon la chair est né de la descendance de David, et selon l’Esprit de sainteté, par sa résurrection, a été établi notre Seigneur. »

Paul, au début de sa lettre aux Romains, nous invite, par deux fois, à annoncer la Bonne Nouvelle (évangile en grec). Cette Bonne Nouvelle, nous dit-il, est celle du Fils de Dieu, né de la race de David, l’Emmanuel, Dieu avec nous. Jésus est bien signe de la présence de Dieu parmi nous. Il est signe visible et charnel de cette présence active et prévenante de Dieu pour chacun de nous en Jésus. On pourrait penser, à tort, que Dieu Emmanuel commence avec Jésus. Il y aurait un avant et un après Jésus. Avant, ce n’est pas très intéressant car Jésus n’est pas là, Dieu n’est pas vraiment avec nous. Mais après, avec l’incarnation, Dieu est vraiment là avec nous. En raisonnant ainsi nous tombons dans le piège de la chair et nous passons à côté de l’Esprit de sainteté dont parle Paul.

 

I/ Le livret de l’Emmanuel (Is 7-11)

L’Emmanuel, Dieu avec nous, nous vient de l’AT et plus spécialement des chapitres 9 à 11 du livre d’Isaïe, appelés par les biblistes « Le livret de l’Emmanuel ». Cet Emmanuel est déjà le signe de la présence de Dieu auprès de son peuple, quelle que soit la situation difficile où celui-ci se trouve. Il prendd’ailleursplusieursvisages :

Le premier visage de l’Emmanuel en Isaïe, c’est le visage d’un roi en Is 7. C’est le texte de notre première lecture, repris dans l’évangile. Ce roi, issu de la lignée de David, comme Joseph et Jésus, se nomme Ezéchias et il sera capable de choisir le bien et rejeter le mal, au moment des invasions de Sennachérib, roi d’Assyrie. Il est le signe de la présence de Dieu auprès de son peuple au moment de la guerre entre Juda d’un côté, et Israël et la Syrie, de l’autre.

Ezéchias, paradoxalement, est un signe offert par Dieu et non demandé. En effet, Acaz, qui pense qu’il est celui qui commande à Dieu, vient de sacrifier son fils et de le tuer pour s’attirer les faveurs de Dieu. Pourtant, le signe de Dieu ne sera pas la mort. Le signe sera la naissance d’un enfant et non la mise à mort d’un fils. Dieu est présent dans la vie de tout être vivant.

 

Le deuxième visage de l’Emmanuel apparaît au chapitre 8. C’est le visage d’un prophète, « fils » d’Isaïe, qui sera signe de la présence de Dieu au moment de la déportation et de l’Exil. Par sa Parole, jour après jour, Dieu se rend présent à nous depuis toujours. Comme nous le dira l’évangile de Jean, le jour de Noël, la Parole, le Verbe est bien là depuis l’origine, le commencement. La Parole n’est pas arrivée il y a 2000 ans, elle est là à la création même du monde : « Au commencement était le verbe, et le verbe était Dieu. ». La Parole, présence de Dieu, accompagne l’homme au désert, elle est présente chez les prophètes, elle s’accomplit en Jésus. Elle a toujours été là et sera toujours là, si nous prenons le temps de la lire et de l’écouter.

 

Le chapitre 11, nous donne à voir un troisième visage de l’Emmanuel. C’est le visage d’un Messie davidique qui libérera le peuple en esclavage à Babylone et établira un royaume de justice et de paix sur la terre promise. Dieu est le Dieu de l’espérance qui accompagne chaque homme. Le salut comme libération de l’esclavage de la mort et du péché est une réalité qui est vraie pour chaque génération. Le salut n’est pas daté, il est présent en Dieu depuis toujours. Jésus, le Seigneur sauve, se retrouve en Josué, le Jésus qui fait entrer dans la terre promise et ouvre les eaux du Jourdain. Jésus, le Seigneur sauve, se retrouve dans le nom de Josias, le roi qui nous donne le Deutéronome, la deuxième loi qui est celle de l’amour du prochain. Dieu sauveur est là présent tout au long de l’histoire sainte et il est là présent aujourd’hui parmi nous.

Roi, Prophète, Messie, voilà les visages de l’Emmanuel dans l’AT, voilà les visages de cet enfant qui va naître à Noël et qui sera Jésus Emmanuel, Dieu avec nous, Dieu sauveur. Dieu hier, aujourd’hui et demain. La présence de Dieu, Dieu avec nous, n’est pas d’un jour, mais c’est bien une présence éternelle et universelle, qui va s’incarner dans le singulier et le particulier d’un temps et d’un peuple, pour signifier qu’il est avec nous depuis toujours et pour toujours, ici comme ailleurs.

P. Damien Stampers