« NEVER AGAIN » — Diocèse de Blois

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« NEVER AGAIN »

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Chronique du 30 novembre 2018

« NEVER AGAIN »

Pratiquement sans interruption depuis 2002 se déroulent aux États-Unis des rencontres entre des évêques catholiques français et des représentants des très importantes communautés juives présentes dans ce pays. Je viens d’avoir le privilège d’y participer pour la deuxième fois du 25 au 29 novembre.

C’est le cardinal Lustiger qui avait eu l’initiative de ce dialogue, qui s’est noué dès le départ avec des représentants de communautés juives dites « orthodoxes », voire « ultra-orthodoxes ». Ce terme est certes un peu trop général, d’autant plus qu’aux États-Unis il désigne avant tout des juifs qui ont repris conscience de leur appartenance au peuple juif à la suite de la Shoah. Le mot d’ordre « never again », plus jamais, qui figure à Washington sur le Musée de l’Holocauste, résume à lui seul cette prise de conscience. Il ne s’agit pas seulement de faire en sorte que l’extermination des Juifs ne se reproduise plus, mais de faire en sorte de remédier à l’oubli par Israël de sa spécificité et de sa mission dans le monde.

À cet égard, deux rencontres m’ont particulièrement impressionné. La première a eu lieu à New York, à la Yeshiva University. Il s’agit d’une université comme toutes les autres, ou presque : vous pouvez vous y inscrire pour étudier le droit, la médecine et toutes sortes d’autres disciplines. Mais on vous demandera de consacrer plusieurs heures tous les matins à l’étude de la Torah, la Parole de Dieu. Les étudiants se font face dans la salle d’étude et ils se posent des questions (poser des questions est un exercice typiquement juif !) à propos du même passage, recourant si besoin à l’aide du rabbin. Imaginez une université catholique où chaque matin on étudierait ainsi la Parole de Dieu : quelle révolution ce serait !

Une deuxième rencontre qui m’a beaucoup marqué était organisée, toujours à New York, à l’intérieur d’une famille. Il y avait là des personnes qui avaient oublié leur identité juive, puis en avaient retrouvé le sens grâce à des sessions organisées tout spécialement pour eux. Imaginez, là encore, des retraites sur le thème : « pourquoi et comment avez-vous oublié que vous étiez chrétiens catholiques ? »

Le peuple d’Israël est le peuple de la mémoire : il a beaucoup à nous dire dans un monde où sévissent tant d’amnésies humaines et spirituelles.

 

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