La vérité qui rend libre — Diocèse de Blois

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La vérité qui rend libre

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Chronique du 16 novembre 2018

LA VÉRITÉ QUI REND LIBRE

« L’exigence accrue de nos compatriotes sur ces questions est légitime : elle nous conduit à faire la lumière sur des faits qui suscitaient une réprobation silencieuse mais peu de sanctions. C’est une épreuve pour l’Église, mais les questions qui lui sont posées concernent en réalité l’ensemble des institutions et associations qui ont accueilli des mineurs. Il serait naïf de croire que l’Église catholique serait la seule concernée. Entreprendre de faire la lumière, comme elle le fait aujourd’hui, est par conséquent tout à son honneur. »

Je viens de citer les propos de monsieur Jean-Marc SAUVÉ, ancien vice-président du Conseil d’État, qui a accepté de présider la commission indépendante voulue par les évêques de France pour enquêter sur les abus sexuels commis dans l’Église, et qui partageait à La Croix sa manière de voir sa mission.

Ces propos sont à mon sens pleins de sagesse. Ils relèvent à la fois la prise de conscience récente de la blessure inguérissable des abus sexuels chez ceux qui en sont victimes, et la nécessité d’un examen de conscience de notre société sur des drames qui l’affectent tout entière (et pas seulement l’Église comme on cherche parfois à le faire croire). Or la société française, comme elle l’a maintes fois montré, est particulièrement réticente quand il s’agit de faire un examen de conscience sur les fautes de son passé : en la matière, les catholiques et singulièrement les évêques se doivent d’être précurseurs.

On peut aussi attendre des dispositions prises que cessent enfin les jugements expéditifs et diffamatoires sur les prêtres. J’ai déjà eu l’occasion de dénoncer le phénomène du bouc émissaire dont ils sont victimes, phénomène dans lequel les media portent une lourde responsabilité. Ce conditionnement de l’opinion n’est plus tolérable, et aucun argument basé sur la liberté de parole ne saurait le justifier.

« Le prêtre est appelé… à revivre l’amour du Christ époux envers l’Église épouse… Ainsi sera-t-il capable d’aimer les gens avec un cœur nouveau, grand et pur, avec un authentique détachement de lui-même, dans un don de soi total, continu et fidèle. » Ces paroles ne sont pas de moi, mais de saint Jean-Paul II (Pastores dabo vobis, 22). Elles n’énoncent pas un idéal inaccessible, elles disent ce qu’ont vécu et vivent tant de prêtres. L’oublier serait une injustice et une ingratitude sans nom envers ceux qui ont donné leur vie pour Dieu et pour leurs frères.

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