Notre Église est l'Église des Saints — Diocèse de Blois

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Notre Église est l'Église des Saints

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Chronique du 26 octobre 2018

"NOTRE ÉGLISE EST L’ÉGLISE DES SAINTS"

« Notre Église est l’Église des saints ! » À l’approche de la fête de la Toussaint, ce cri de Bernanos me revient en mémoire. Le passage de Jeanne relapse et sainte d’où il est tiré mérite d’être cité plus largement. Le voici : « Qui s’approche [de l’Église] avec méfiance ne croit voir que des portes closes, des barrières et des guichets, une espèce de gendarmerie spirituelle. Mais notre Église est l’Église des saints. Pour être un saint, quel évêque ne donnerait son anneau, sa mitre, sa crosse, quel cardinal sa pourpre, quel pontife sa robe blanche, ses camériers, ses suisses et tout son temporel ? Qui ne voudrait avoir la force de courir cette admirable aventure ? Car la sainteté est une aventure, elle est même la seule aventure ! Qui l’a une fois compris est entré au cœur de la foi catholique, a senti tressaillir dans sa chair mortelle une autre terreur que celle de la mort, une espérance surhumaine. »

La terreur de la mort qui habite tout être mortel ne cesse d’engendrer au sein de l’humanité les multiples formes de déni de sa condition. Emprisonnée dans une vie étroitement limitée, elle déploie une ingéniosité sans limites pour se donner l’illusion d’en avoir la maîtrise. Mais il est « une autre terreur que celle de la mort », pour reprendre l’admirable expression de Bernanos. Cette terreur, c’est la peur de passer à côté de sa vie et de mourir sans en avoir rien fait.

Lorsque cette peur-là est référée à Dieu, c’est elle qui transforme la terreur de la mort en chemin d’espérance et en désir de la rencontre. « Je veux voir Dieu, et pour le voir il faut mourir » aurait dit sainte Thérèse d’Avila dans son enfance, après sa tentative de fugue chez les Maures pour y subir le martyre. Il n’y a dans ces paroles aucun refus de vivre, mais la certitude que notre vie est ordonnée à une autre vie qu’elle prépare et laisse pressentir, la vie éternelle avec Dieu. Pour qui a compris cela, le pire des malheurs n’est pas la mort, mais l’oubli de notre destinée surnaturelle : « Ne nous laissons pas troubler par les appels qui viennent du Prince de ce monde qui voudrait faire de ce monde un paradis, y établir des conditions telles qu’elles nous fassent oublier Dieu, oublier la vie éternelle » disait le Père Marie-Eugène de l’Enfant Jésus, auteur d’une somme spirituelle intitulée justement Je veux voir Dieu.

« Nul d’entre nous, poursuivait avec humour Bernanos, n’aura jamais assez de théologie pour devenir seulement chanoine ; mais nous en savons assez pour devenir des saints. » Car pour devenir saint, il suffit de peu de chose : savoir qu’un grand amour est à l’origine de notre vie et qu’un grand amour nous attend à son terme. Comment pourrions-nous alors désirer autre chose que de tenter de conformer à cet amour ce temps que nous passons sur la terre, temps intermédiaire entre deux éternités ?

 

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