Une terre toujours sainte — Diocèse de Blois

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Une terre toujours sainte

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Chronique du 11 mai 2018

UNE TERRE TOUJOURS SAINTE

Un nouveau pèlerinage en Terre Sainte vient d’être proposé à des Loir-et-Chériens. Cette fois, il s’agissait pour l’essentiel de pèlerins de l’Enseignement catholique – membres de la Direction diocésaine, chefs d’établissement, enseignants.

La Terre Sainte est comme l’Église : elle est sainte, alors que ses occupants ne le sont pas. Elle est sainte, alors qu’elle suscite de la violence et des injustices. C’est peut-être même parce qu’elle est sainte qu’elle met impitoyablement en lumière le péché des hommes qui la convoitent.

Et que dire de la promesse qui en est faite ? Dieu la promet comme s’il pouvait en disposer librement pour la donner à qui il veut… Mais Dieu lui-même ne peut en disposer sans injustice, puisque ce n’est pas une terre déserte, mais une terre déjà habitée. Dieu, en outre, promet de la donner, mais voilà qu’il faut la conquérir : comme elle est déjà occupée par d’autres, Israël doit s’en emparer par les armes, exactement comme dans toutes les guerres de conquête depuis que le monde est monde. La différence, c’est que, tout en se battant, Israël peut dire que son combat est légitime puisque cette terre est un cadeau de Dieu… Mais qui est ce Dieu qui fait cadeau de ce qui appartient à d’autres ? Dès que nous parlons de la Terre Sainte, il semble que nous ayons affaire à un mélange inextricable où se confondent, dans une douloureuse ambiguïté, les vues de l’homme et celles de Dieu.

Ne pensons pas pour autant que les auteurs de ces récits de conquête aient été dupes de ce qu’ils écrivaient : ils savaient aussi bien que nous avec quelle habileté les hommes attribuent à Dieu ce qui relève de leur propre appétit de domination. Ce qu’ils ont voulu mettre sous nos yeux, c’est une pédagogie divine qui prend les hommes tels qu’ils sont, mais pour leur faire prendre conscience que ce qu’ils interprètent en termes de droit ne se comprend qu’en termes de grâce. Dieu ne nous dit jamais « vous avez droit à ceci ou à cela », il nous dit : « ce que vous avez, et votre existence même, n’a de sens que si vous le recevez comme un cadeau, et un cadeau à partager ». Aujourd’hui comme hier, les habitants de la Terre Sainte et chacun d’entre nous doivent réapprendre ces évidences.

 

 

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