Où l'on reparle des choses qui fâchent — Diocèse de Blois

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Où l'on reparle des choses qui fâchent

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Chronique du vendredi 10 décembre 2021

De plus en plus, tout ce qui touche à l’avortement provoque l’hystérie des uns et le grand silence des autres. Silence coupable de ceux dont on attend qu’ils soient défenseurs de la vie, et je m’inclus dans ce nombre : nous ne savons pas bien comment nous y prendre, les veillées pour la vie rassemblent peu de monde, les personnes qui osent s’engager dans la cause de la vie sont caricaturées et leur action est présentée comme liberticide. Hystérie collective d’autre part, autour de ce qu’on veut de plus en plus faire admettre comme un « droit fondamental », quand on n’exige pas qu’il soit carrément inscrit dans notre constitution. Les mêmes partent en croisade contre la clause de conscience prévue par la loi Veil, qui serait selon eux « stigmatisante » pour les femmes. Traduisons : il faut à tout prix faire sauter tout ce qui pourrait permettre la moindre réflexion de fond sur la portée morale d’un acte comme l’avortement. On en est réduit à l’indigence des slogans, qui sont le degré zéro de la réflexion : « mon corps m’appartient », mais qu’en est-il du corps de cet autre qui est hébergé dans mon corps ?

La réponse des gouvernants consiste à proposer d’allonger le délai légal. Depuis le 1er août 2020, on peut pratiquer des avortements jusqu’au terme de la grossesse en cas de « détresse psycho-sociale », notion qui prête le flanc à toutes sortes d’interprétations. Ce cas mis à part, la proposition de faire passer le délai légal de 12 à 14 semaines a été adoptée en deuxième lecture par l’assemblée nationale le 30 novembre. Sait-on que déjà, à 12 semaines de grossesse, on est obligé pour pratiquer l’avortement d’écraser la tête du fœtus ? Détail intéressant : ce point n’a pas été mentionné à l’assemblée, au motif qu’il ne paraissait pas pertinent pour éclairer le discernement des députés. Les auditeurs apprécieront…

Nous en sommes aujourd’hui à plus de 230 000 avortements par an en France : plus que la population de Bordeaux, Montpellier ou Rennes, et presque autant que celles de Nantes ou de Strasbourg. N’est-il pas temps de promouvoir une vraie réflexion en mettant toutes les données à la disposition du grand public, censé adhérer massivement à l’IVG et à toutes ses extensions légales ? La présidence de la Conférence des évêques de France s’apprête à écrire dans ce sens au président de la République. À l’approche de Noël, est-il déplacé de prier pour qu’un miracle se produise et que cette demande soit entendue ?

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