Chrétiens d'Orient — Diocèse de Blois

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Chronique du 17 septembre 2021

Le 3 septembre s’est tenue au siège du Conseil départemental une passionnante table ronde sur l’enseignement du français au Proche Orient et le rôle des écoles chrétiennes dans cette région du monde. L’un des intervenants, l’ambassadeur Jean-Christophe Peaucelle, nous a proposé un parcours historique particulièrement éclairant et que j’aimerais vous partager.

Ce parcours nous fait remonter au règne de François 1er. Le jeune souverain vainqueur à Marignan en 1515 et à qui tout semblait réussir s’était retrouvé quelques années plus tard à la tête d’un pays en danger : vaincu et fait prisonnier à Pavie en 1525, il voyait la France encerclée par l’empire de Charles Quint et menacée de disparaître.

Devant ce grand péril, François 1er conçoit un projet audacieux qui consiste à prendre son ennemi à revers en nouant une alliance avec les Ottomans. Mais comment atténuer le scandale d’une pareille alliance entre un royaume chrétien et un empire musulman ? François 1er a une idée géniale : il demande à Soliman le Magnifique d’accorder à la France le statut de puissance protectrice des chrétiens de ses États. C’est ce droit acquis au 16e siècle qui a fait jusqu’à nos jours de la France un acteur majeur au Proche et au Moyen Orient, avec un rôle essentiel joué par les congrégations religieuses vouées à l’enseignement : Capucins, Dominicains, Jésuites, Frères des Écoles chrétiennes, Lazaristes et bien d’autres.

Mieux encore : devenue un pays laïque, la France n’a jamais abandonné cette responsabilité, même aux périodes les plus anticléricales de son histoire : « l’anticléricalisme, aurait dit Gambetta, n’est pas un produit d’exportation ! » C’est ainsi qu’au plus fort des persécutions contre les congrégations, certaines d’entre elles, expulsées de France, se sont retrouvées protégées par la France en s’expatriant au Proche Orient !

À l’heure où les chrétiens d’Orient sont purement et simplement menacés de disparition, je vous invite à ne pas manquer l’exposition qui leur est consacrée jusqu’au 30 septembre à la cathédrale de Blois. L’avenir des chrétiens d’Orient doit être en Orient, et si la France reste fidèle à sa tradition multiséculaire, elle peut encore peser d’un grand poids pour que cet avenir soit possible.

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