« Me voici, je viens » — Diocèse de Blois

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Diocèse de Blois

« Me voici, je viens »

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Chronique du vendredi 24 décembre 2021

« Me voici, je viens », dit le Fils de Dieu en entrant dans le monde. Alors que Noël est maintenant tout proche, nous sommes sûrs que ces paroles nous sont bien adressées. N’est-ce pas le message central, la bonne nouvelle de l’Avent ? À travers notre nuit et à travers nos doutes, il n’a jamais cessé de nous dire « me voici, je viens ».

Ce n’est pas faux, évidemment. Pourtant, si nous regardons de près le passage de la lettre aux Hébreux (chapitre 10) où figurent ces paroles et que nous entendions le dimanche avant Noël, une surprise nous attend. En effet, ce n’est pas à nous, mais à Dieu que le Christ s’adresse lorsqu’il dit « me voici, je viens ». Ces paroles, il les prononce en notre nom, à notre place et pour notre salut. Noël, c’est d’abord quelqu’un d’entre nous qui se présente devant Dieu et qui lui donne la réponse qu’il attendait des hommes depuis toujours : « me voici, je viens ».

Ne pensons pas pourtant que ce « me voici, je viens » adressé par le Christ à Dieu lui fasse oublier de se tourner vers nous : s’il répond ainsi en notre nom et à notre place, c’est pour accomplir parfaitement la volonté du Père qui est de nous sauver et de nous élever jusqu’à lui dans son amour pour nous. Ainsi, lorsqu’il dit « me voici » à son Père, c’est à nous aussi que le Christ dit « me voici ». Il ne se tourne vers le Père que pour recevoir de lui la mission de se tourner vers nous, de prendre notre parti irrévocablement. Le Père qui l’aime, ne veut pas l’aimer sans nous ; le Père qui nous aime, ne veut pas nous aimer sans lui.

 

Ces remarques peuvent nous aider à concilier deux dimensions de la fête de Noël entre lesquelles il nous arrive de nous sentir tiraillés. La première dimension, proprement religieuse, consiste à s’approcher de la crèche pour adorer Dieu qui s’est fait petit enfant. La seconde dimension est celle de la fraternité : Noël n’est pas Noël si ce n’est pas le lieu de la solidarité, du partage avec les plus démunis qui se sentent exclus de la fête. Comment pouvons-nous concilier ces deux dimensions ? C’est le Christ lui-même, à la fois tourné vers Dieu et tourné vers nous, qui nous apprend à les vivre ensemble, sans tiraillement, en comprenant à quel point elles sont inséparables l’une de l’autre. Son « me voici » est à la fois la parfaite adoration du Père et la totale solidarité avec ceux dont il fait ses frères. Si lui, notre Seigneur et notre frère, se comporte ainsi, comment donc pourrions-nous nous comporter autrement ?

 

À tous, un heureux Noël d’adoration et un heureux Noël de fraternité !

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