La femme figure de l'Epouse — Diocèse de Blois

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La femme figure de l'Epouse

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Chronique du 2 avril 2021

Il est toujours stimulant de recevoir des réactions à ce qu’on dit sur l’antenne : c’est pourquoi je remercie vivement l’auditeur qui a réagi à ma chronique de la semaine dernière sur la masculinité du sacerdoce et sur le rapport époux-épouse qui est celui du Christ avec l’Église – ce rapport époux-épouse que le prêtre permet à l’assemblée de concrétiser quand il lui fait face en tenant sacramentellement la place du Christ. Cet auditeur me remercie pour mes propos, mais en même temps il me fait remarquer, je le cite, que « la spécificité de la vocation consacrée féminine est trop peu expliquée, trop peu mise à l’honneur dans l’Église ».

Pour appuyer sa réflexion, cet auditeur me renvoie à un texte très éclairant sur la vie contemplative et monastique féminine. Publié en 1999 sous l’autorité du Pape Jean-Paul II, il souligne que les femmes sont plus à même que les hommes de représenter l’Église-épouse, en particulier lorsqu’elles n’ont pas d’époux humain – on pense ici tout particulièrement aux moniales dans les monastères. « En raison même de leur nature féminine, dit le texte, les moniales manifestent plus efficacement le mystère de l’Église "Épouse immaculée de l’Agneau immaculé". »

Si le sacerdoce ministériel est réservé aux hommes pour les raisons que j’ai développées dans ma chronique précédente, ce sont les femmes qui apprennent aux hommes ce qui ne leur est pas spontané, à savoir se situer comme membres de l’Église-Épouse devant le Christ-Époux. Que ce ne soit pas spontané pour les hommes, on le voit très bien dans les écrits des mystiques. Saint Jean de la Croix, par exemple, est obligé de recourir à des acrobaties de langage en disant que c’est « l’âme » qui est dans une relation d’épouse avec le Christ, alors que sainte Thérèse d’Avila, au contraire, n’a aucune difficulté à appeler directement le Christ son « divin Époux ».

En cette Semaine Sainte où nous fêtons l’institution du sacerdoce, n’oublions pas que Marie a été présente au Cénacle avec les Apôtres pour les aider à ne jamais oublier que s’ils avaient vocation à agir au nom du Christ, ils restaient toujours membres de l’Église-Épouse. Ce sont les femmes qui peuvent libérer les prêtres du danger du cléricalisme, ce cancer spirituel qui pervertit le choix de Dieu en privilège et le pouvoir sacré en domination.

Joyeuses Pâques à tous et à chacun !

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