Faut-il que le prêtre soit comme tout le monde ? — Diocèse de Blois

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Faut-il que le prêtre soit comme tout le monde ?

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Chronique du 7 octobre 2021

Chers amis, en ce début d’octobre je comptais vous parler de Notre-Dame du Rosaire qui est vénérée tout au long de ce mois, et qui nous invite à contempler les mystères de la vie de Jésus en nous mettant à son école. La terrible actualité du rapport de la CIASE m’oblige à changer de sujet. Non pour répéter ce qui a déjà été dit, mais pour deux choses : vous inviter à prier Marie pour les prêtres, et vous partager une réflexion à leur propos.

Devant l’ampleur des scandales et des vies détruites qui nous est révélée, beaucoup de voix s’élèvent pour remettre en question ce que la condition des prêtres a de particulier et de spécifique dans notre Église. Particularités et spécificités qui sont il est vrai de plus en plus en contradiction avec les modes de vie communément admis et pratiqués autour de nous. Je ne doute pas un instant de la sincérité des analystes qui remettent en question la paternité spirituelle du prêtre et plus encore le célibat ; je ne conteste pas non plus la pertinence qu’a dans son ordre la grille de lecture sociologique qu’ils utilisent. Mais je continue à m’inscrire en faux contre l’idée selon laquelle plus le prêtre sera comme tout le monde, moins il sera vulnérable aux perversions de toutes sortes.

C’est ainsi qu’on entend dire que le mariage des prêtres serait un remède contre les déviances sexuelles, en oubliant que l’immense majorité des agressions sexuelles contre des enfants sont des incestes commis par des pères de famille sur leur propre progéniture. On entend dire aussi que la paternité spirituelle du prêtre et de l’autorité qui en découle relève du « patriarcat » et de la domination masculine. Mais une société, quelle qu’elle soit, peut-elle vraiment se passer de l’autorité paternelle, et plus largement de l’autorité parentale et de l’autorité tout court ? Et le fait que des hommes exercent cette autorité sur un plan uniquement spirituel, sans être pères selon la chair, n’est-il pas nécessaire pour remettre à sa vraie place la paternité selon la chair ?

Ces questions et d’autres qui leur sont liées devront être abordées dans la période qui s’ouvre devant nous. Souhaitons qu’elles puissent l’être de manière dépassionnée et approfondie, car elles concernent, bien au-delà de l’Église, ces « relations structurantes de l’humanité » si faciles à dévoyer dont parlait mardi dernier le président de la Conférence des évêques de France.

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