« APEX » — Diocèse de Blois

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Chronique du 26 février 2021

L’« Apex » dans le langage des initiés, c’est l’« Assemblée plénière extraordinaire » que les évêques de France ont vécue pendant deux jours et demi, du lundi 22 au mercredi 24 février, sur la question infiniment douloureuse des abus sexuels dans l’Église. Cette assemblée devait nous préparer aux décisions que nous prendrons fin mars au cours de notre assemblée ordinaire, mais avant cela elle avait pour objectif une réflexion approfondie sur le thème de la responsabilité. Pourquoi ce thème ? Évidemment parce que ce qui s’est passé dans l’Église, et tout particulièrement les abus et les crimes commis par des prêtres, engage la responsabilité de l’Église.

 

Derrière le mot « responsabilité », il y a le verbe « répondre ». On ne répond pas que de ses propres actes, mais souvent aussi de ceux d’autrui. Selon le Code Napoléon, « on est responsable non seulement du dommage que l’on cause de son propre fait, mais encore de celui qui est causé par des personnes dont on doit répondre, ou des choses que l’on a sous sa garde. » On voit ainsi qu’existent en droit de nombreux cas de responsabilité sans faute : la responsabilité est plus large que la culpabilité car on peut être responsable sans être coupable. On peut même décider de se faire responsable, comme par exemple si l’on paie les dettes d’un ami par amitié pour lui : on quitte ici le terrain du droit pour entrer dans celui de la gratuité. Et c’est d’une manière semblable que le Christ a voulu payer la dette infinie d’une humanité insolvable, alors même qu’on ne pouvait lui reprocher aucune faute personnelle.

 

La vocation de l’Église est donc d’être le lieu où la responsabilité est pleinement assumée à la suite du Christ. En premier lieu la responsabilité à l’égard des personnes victimes, qu’il faut aider à se reconstruire ; mais aussi la responsabilité à l’égard des coupables, qu’il faut empêcher de nuire et aider à changer quand ils ont purgé leur peine ; et pour l’avenir, la responsabilité à l’égard de tous : ceux qui fréquenteront et ceux qui serviront l’Église, pour qu’elle soit ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être – le lieu par excellence de la relation chaste, respectueuse, désintéressée à ce frère ou cette sœur « pour qui le Christ est mort » (Romains 14, 15).

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