Quarantaine exposée — Diocèse de Blois

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Quarantaine exposée

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Chronique pour le Carême

Avec l’épidémie de « Corona virus » on se met à réutiliser l’expression « mettre en quarantaine ».

Les premières mesures de quarantaine connues dans l’histoire paraissent remonter à la Peste noire qui tua près de la moitié des Européens au 14e siècle. « On considère que c’est à Raguse (actuelle Dubrovnik) en 1377, puis à Venise en 1423, que sont nées les premières mesures de quarantaine » (Anne-Marie Moulin, médecin directrice de recherche au CNRS).

Pourquoi ce terme de « quarantaine » ? Parce que le nombre 40 est hautement symbolique : le Déluge a duré 40 jours, les Hébreux sont restés 40 ans dans le désert, Jésus a jeûné 40 jours pour se préparer à sa vie publique.

Au terme de la quarantaine, on est supposé ne plus être contagieux, dangereux pour les autres – en d’autres termes, on est purifié. C’est au prix d’un isolement, d’une séparation d’avec les autres, incarnée par le « lazaret », un lieu de confinement entouré de murs épais et dont on n’a pas le droit de sortir.

Le Carême est une mise en quarantaine d’un genre particulier. Il s’agit de se purifier, ou plutôt de se laisser purifier par Dieu, mais cela sans être abrité derrière un quelconque rempart, bien au contraire : « Le jeûne qui me plaît dit le Seigneur, n’est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, héberger chez toi les pauvres sans abri, ne pas te dérober devant celui qui est ta propre chair ? » (Isaïe 58, 7). Se laisser purifier en acceptant de s’exposer : s’exposer à Dieu dans la prière, s’exposer aux autres dans la charité, c’est le programme de notre quarantaine. Une quarantaine exposée, voilà ce qu’est le Carême.

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