Sainte Laïcité — Diocèse de Blois

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Sainte Laïcité

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Chronique du 11 septembre 2020

Chers amis de RCF, si je vous demande tout à trac qui a le droit de participer à une procession, j’imagine que vous me répondrez : tout le monde ! Et vous aurez raison : dans notre pays, où la liberté religieuse est inscrite dans la Déclaration des droits de l’homme, tout le monde a le droit, s’il le désire, de participer à une procession, de même qu’il a le droit d’aller à la messe ou de ne pas y aller.

C’est pourquoi j’ai du mal à comprendre qu’on puisse reprocher à un élu de prendre part à une procession mariale, et d’y porter la statue de Marie. D’autant qu’il ne le fait pas en tant qu’élu, mais en tant que croyant, et nul n’est contraint d’être croyant avec lui, que l’on ait voté pour lui ou non.

Mais il y a quelque chose qui me paraît encore plus difficile à comprendre, et qui me semble même être une malhonnêteté : c’est de s’appuyer, pour formuler une condamnation, sur le Vade Mecum sur la laïcité publié en 2015 par l’Association des Maires de France.

Lorsque ce document a été rendu public, il a suscité bien des réactions à cause de son parti pris de suspicion à l’égard des religions quelles qu’elles soient. Ces réactions étaient fondées, même si elles étaient parfois mal informées : c’est ainsi qu’on a reproché à François Baroin, président de l’AMF, d’interdire dans ce document les crèches dans les mairies. Or il ne les interdisait pas, tout simplement parce que ce Vademecum n’a pas la moindre valeur législative. Il pouvait faire des préconisations, mais certainement pas légiférer.

C’est pourquoi il est étonnant de voir des organes de presse laisser entendre, à propos de la procession en question, que le Vademecum serait une sorte de code civil bis qui aurait force de loi et au nom duquel on pourrait contraindre un élu à mettre sa foi dans sa poche.

C’est peut-être l’occasion de rappeler que dans notre pays l’État est laïc, mais que la société ne l’est pas. Notre société est une mosaïque d’opinions et de convictions très diverses, et chacun est libre de professer celles qui lui paraissent justes. Pour un élu, c’est même peut-être une question d’honnêteté à l’égard de ses administrés de ne pas cacher qui il est. On ne fait pas de commentaires désobligeants quand on voit des élus prendre part à des rassemblements francs-maçons par exemple : pourquoi donc y aurait-il deux poids et deux mesures ?

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