« Je m'en vais par le chemin de tout le monde » — Diocèse de Blois

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« Je m'en vais par le chemin de tout le monde »

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Chronique du 7 février 2020

Lorsque le roi David approche de sa fin, il mande auprès de lui son fils Salomon et lui fait ses dernières recommandations. Il commence en disant : « je m’en vais par le chemin de tout le monde ». Après quoi il expose à son fils ce qu’il doit faire lorsqu’à son tour il sera roi.

Aujourd’hui comme à toute époque, le désir des parents est de pouvoir transmettre à leurs enfants une leçon de sagesse, afin que si possible ils évitent leurs erreurs ou leurs fautes et qu’ils réussissent leur vie : alors ils peuvent mourir en paix. Ce désir n’a pas toujours l’occasion de s’accomplir pour quantité de raisons : parce que les familles sont éclatées, parce que les anciens sont mis à part et déconsidérés, parce qu’on meurt plus rarement chez soi, entouré de ses proches et avec la capacité de leur parler en pleine lucidité. Et surtout parce que le « chemin de tout le monde » apparaît moins comme faisant partie de la vie, comme un processus somme toute normal et dont il est important d’être acteur et témoin.

Il serait urgent de redécouvrir la mort, non comme le lieu de l’échec médical, mais comme le lieu des adieux et de la transmission de la sagesse. La mort est, certes, une séparation douloureuse ; mais elle est aussi ce qui nous relie les uns aux autres. Là où sont nos morts, là aussi sont nos racines. Là où sont nos morts, si nous sommes chrétiens, là aussi est notre espérance de la victoire sur la mort.

Devant la mort, il y a finalement deux décisions à prendre. La première est d’accepter de mourir, de façon à faire de notre mort un mystère d’acquiescement, un dernier acte de notre liberté – et peut-être le plus grand acte de liberté de notre vie. La seconde, propre à la foi, est de l’attendre comme une rencontre et non comme une fatalité. La mort est le moment que Dieu a choisi pour nous dire « viens » et où il nous appartient de lui répondre : « me voici ».

Alors nous pouvons prendre conscience qu’il n’y a pas la mort, puis la vie éternelle : la mort est l’accueil de la vie éternelle. Sainte Thérèse d’Avila disait : « Nous ne mourons pas de mort, nous mourons de vie », c’est-à-dire nous mourons parce que la vie éternelle fait irruption en nous et nous envahit tout entiers, supplantant notre vie mortelle.

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