Le matin sème ton grain — Diocèse de Blois

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Le matin sème ton grain

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Chronique du 19 juin 2020

Le président de la Conférence des Évêques de France, Monseigneur de Moulins-Beaufort, a répondu en son nom propre à l’invitation adressée par Emmanuel Macron aux responsables des cultes de partager leurs réflexions sur la crise sanitaire que nous avons traversée.

Cette réflexion dense et stimulante se divise en quatre parties, quatre mots-clefs : mémoire, corps, liberté, hospitalité. « Mémoire », parce que de tous côtés on entend dire qu’il ne faudra pas oublier ce qui s’est passé, et qu’il faudra en tirer les leçons ; « corps », parce que la maladie est une atteinte au corps, et par là à l’esprit ; « liberté », parce que la liberté, et pas seulement la liberté de culte, a été mise à l’épreuve tout au long de ces semaines ; « hospitalité » enfin, parce que par la force des choses le confinement a été un isolement.

Sans pouvoir tout reprendre de ce qui est dit à propos de ces quatre thèmes, relevons quelques points particulièrement suggestifs :

Sur la mémoire, l’auteur appelle à conserver vivant le souvenir de ce temps suspendu qui a été pour certains synonyme d’angoisse et de solitude, mais qui a aussi permis à beaucoup de se retrouver de manière nouvelle : « je suggère, sans doute en un rêve éveillé, qu’une fois par mois un dimanche soit "confiné" partout dans notre pays ».

Le corps, parce qu’il est mortel, pose la question de notre relation à la mort : « pour nous catholiques, la mort est un acte humain, en tout cas elle peut l’être ». On regrette un peu qu’il n’y ait pas ici un développement sur l’espérance de la vie éternelle : n’est-ce pas le cœur de ce que nous avons à dire comme chrétiens ?

Le plus intéressant est peut-être ce qui a trait au pouvoir politique, au rôle de l’État. Un État dont la bienveillance peut être parfois « envahissante et disciplinaire ». Un État qui « ne peut pas donner ce qu’il n’a pas : il ne peut pas rendre hospitalier qui veut rester enfermé chez lui et il n’a pas le droit moral d’empêcher une personne d’en accueillir une autre ». Il « peut beaucoup », mais c’est à chacun de nous de prendre ses responsabilités pour un monde plus humain.

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