Bonne rentrée sans se voir — Diocèse de Blois

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Diocèse de Blois

Bonne rentrée sans se voir

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Chronique du 4 septembre 2020

Chers auditeurs de RCF Loir-et-Cher, c’est une joie de vous retrouver après deux mois d’interruption qui, je l’espère, ont été reposants pour vous.

Nous nous parlons sans nous voir, mais nous y sommes habitués : c’est la règle du jeu de la radio, comme c’était autrefois celle du téléphone.

La télévision, puis plus récemment les ordinateurs, les vidéophones des entrées d’immeubles, et bien sûr les téléphones portables, ont modifié la donne : nous avons aujourd’hui de plus en plus de moyens de nous entendre et de nous voir à distance.

Mais la magie de la radio reste liée à l’invisibilité de ceux qui parlent : à force de les entendre quasi quotidiennement, nous avons l’impression de les connaître et nous pouvons même imaginer les traits de leurs visages. Ainsi, à la radio, l’audition nous suffit et nous ne sommes pas frustrés de ne pas voir ceux qui nous parlent.

Avec cette rentrée masquée, il a fallu nous résoudre à ne voir des autres que le haut de leur visage. Nous finirons par nous y habituer, et nous ne les connaîtrons pas moins pour autant. Car le visage de l’autre ne se réduit pas aux traits de son faciès, c’est tout un ensemble de facteurs qui nous font nous dire que c’est bien lui. Quand son visage nous est inaccessible, nous compensons en étant plus attentifs au son de sa voix, à la posture de son corps, à son vocabulaire, et nous finissons par oublier que nous ne le voyons pas.

Je nous souhaite à tous, grâce à cette rentrée masquée, d’apprendre de nouvelles manières de nous connaître. Elles pourront même nous rapprocher de notre manière toujours indirecte de connaître Dieu. Nous contemplons sa création, nous entendons sa parole, nous expérimentons même son toucher dans les sacrements, nous « goûtons » et « voyons » sa bonté, mais nous ne voyons pas son visage. Pourtant, nous avons l’impression de déjà le connaître. Et ce n’est pas qu’une impression, c’est une réalité : c’est de cette manière que notre vie d’ici-bas, à travers ombres et lumières, nous prépare à l’heure bénie de la rencontre où nous le verrons face à face.

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