Ascension — Diocèse de Blois

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Diocèse de Blois

Ascension

Add this
Chronique du 1er juin 2019

Dans les textes de cette année liturgique pour la fête de l’Ascension, la lecture la plus importante et en même temps la plus difficile, est celle de l’Épître aux Hébreux. Elle nous dit l’essentiel : « [Jésus] est entré dans le ciel même, afin de se tenir maintenant pour nous devant la face de Dieu ».

Cette entrée dans le ciel, l’auteur de l’Épître nous la présente comme esquissée, mais jamais réussie, par la liturgie juive du Kippour répétée chaque année dans le temple de Jérusalem. Ce jour-là, le grand prêtre pénétrait au-delà du voile, dans le saint des saints où Dieu habitait. Il y faisait le rite de l’absolution des péchés pour le peuple, mais sans aucune garantie que le pardon pourrait en être obtenu. On ignorait dans la tradition d’Israël comment les péchés dits « à main haute », ce que nous appelons les péchés mortels, pouvaient être remis par Dieu. De là vient le caractère répétitif des liturgies de propitiation pour les péchés.

Ce qui au contraire caractérise le sacrifice du Christ, et que l’auteur de l’Épître aux Hébreux répète sans cesse, c’est d’être offert « une fois pour toutes ». Cette expression résume toute la nouveauté chrétienne. Certes, les rites chrétiens, et la célébration eucharistique en particulier, se répètent jour après jour jusqu’à la venue du Seigneur. Mais en se répétant, ils ne s’ajoutent pas les uns aux autres, parce qu’ils n’ajoutent rien au sacrifice du Christ : ils se contentent de le rendre présent aux générations successives. C’est là toute la différence.

Une fois accompli le mystère pascal du Christ, nous ne sommes plus dans le provisoire et dans la répétition, nous sommes dans l’unique et dans le définitif. Ainsi nous pouvons espérer que nos existences, qui sont vécues elles aussi « une fois pour toutes », si elles sont reliées à celle du Christ, ne disparaîtront pas à jamais. À condition bien sûr qu’elles soient habitées par la charité qui demeure – celle qui n’est autre que l’Esprit saint en personne.

Navigation