Il y a un pape à Rome — Diocèse de Blois

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Diocèse de Blois

Il y a un pape à Rome

Add this
Chronique du 22 mars 2019

Y a-t-il encore un pape à Rome ? Il y a plus de deux siècles les révolutionnaires français répondaient à cette question par la négative, persuadés que le pape de l’époque était le dernier et qu’il n’aurait pas de successeur. Les événements semblaient leur donner raison, puisqu’après avoir entrepris de déchristianiser la France ils s’étaient emparés de Rome, avaient déposé le Pape et l’avaient fait prisonnier, l’avaient transporté agonisant jusqu’à Valence et, après sa mort à la suite des mauvais traitements qu’il avait subis, lui avaient organisé un enterrement civil au cimetière de la même ville. Jusqu’à ce que, l’année suivante, soit élu un nouveau pape. Certes, Napoléon n’allait pas tarder à persécuter à son tour le malheureux Pie VII, mais ceux qui pensaient qu’il n’y aurait plus de pape à Rome parce que la France l’avait décidé en étaient pour leurs frais.

En tous temps, l’existence de l’évêque de Rome a été une garantie contre l’arbitraire et la violence des puissants. Les catholiques qui vivent dans les pays où la liberté religieuse est bafouée en font encore aujourd’hui l’expérience : l’universalité de l’Église est pour eux un précieux recours et un gage de liberté intérieure. En contrepartie, on ne manque pas de les accuser, comme aujourd’hui dans certains pays du Proche Orient, de ne pas respecter les lois de leur pays, voire même d’être des agents de l’étranger.

Mais certaines réactions médiatiques de ces jours derniers laissent perplexe

On aimerait penser que ces fantasmes n’ont plus cours dans un pays éclairé et démocratique comme le nôtre. Mais certaines réactions médiatiques de ces jours derniers laissent perplexe. Comme si, lors de la visite du cardinal Barbarin au Pape François, le Pape avait désobéi à la justice française en refusant la démission de l’archevêque de Lyon ; comme si le simple fait d’exercer ses prérogatives de manière indépendante faisait de l’évêque de Rome un hors-la-loi. La question n’est pas d’abord de savoir s’il a eu raison ou non dans sa décision ; elle est d’abord de savoir s’il avait le droit de la prendre.

On a lieu parfois de se demander si dans certaines affaires hyper-médiatisées, un certain monde médiatique ne cherche pas à dicter ses décisions à la justice. On finira peut-être par se demander si ce même monde médiatique n’est pas tenté aussi de dénier à l’Église catholique ce qui relève de sa liberté d’action la plus élémentaire.

 

 

Navigation